|
|
|||||
|
|
|||||
|
|
DE LA VILLE DE PARIS.
|
289
|
|||
|
[i57-];
testement qu'il l'avoit bien agreable'1'. Duquel, comme chose mémorable, n'a semblé impertinant faire icy quelque mention.
C'estoict ung grand pied d'estail, soustenu par quatre daulpbins, sur lequel estoict érigé ung chariot triumphant, embelly de plusieurs ornemens et enrichissementz, traynné par deux lions ayans les armoiries de la Ville au col. Dans ce chariot estoit assize Cibelle, mere des Dieux, representant la Royne, mere du Roy, accompaignée des dieux Neptune et Philon, et déesse Junon, representans Messeigneurs freres et Madame seur du Roy. Ceste Cibelle regar-doit ung Jupiter representant nostre Roy, eslevé sur deux colonnes, l'une d'or et l'autre d'argent, avec l'inscription de sa devise : Pietate et Justicia , sur lequel estoict une grande couronne impérialle, souste-nue d'ung costé par le becd'un aigle posé sur la crouppe d'ung cheval, sur lequel il estoit monté, et de l'autre costé, du sceptre qu'il tenoict el comme estant déifié.
Aux quatre coings du subassement de ce pied d'estail, estoient les figures de quatre Roys, ses predecesseurs, tous portans le nom de Charles, ascavoir: Charles le Grand, Charles le Quint, Charles septiesme et Charles huictiesme, lesquelz de leurs temps sont venuz à chef de leurs entreprinses, et leurs règnes ont esle heureux et prospères, après
|
|
||||
|
plusieurs affaires par eux mises à fin, comme nous esperons qu'il adviendra de nostre Roy.
Dedans la f rize de ce pied d'estail, estoient les batailles et victoires grandes et petites par luy obtenues, le tout faict de fin argent doré d'or de ducat, cizelé, buriné, et conduict d'une telle manufacture que la façon surpassoit l'estoffe <2K
Au devant du subassement qui porloit le chariot, estoit escript :
FOELIX PROLE PARENS, QUALIS HERBC1NTH1A MATER, InïEHITUR CURRU PllRYGIAS TURRITA PER URBES, LoETA DEUM PARTU, CENTUM COMPLEXA NEPOTES.
Et sur le reply du siege de Cibelle, esloit escript :
MaCTE, SEQUENS EXEMPLA PATRUM, SIC ITUR AD ASTRA.
Et près de Jupiter, ceste devise :
PARCAM EGO SUBJECTIS, DBBELLABOQUE SUPERBOS.
Et près de Neptune, representant Monseigneur le duc d'Anjou :
Mag-NA tibi magso, Neptune, potentia ponto. Et près de Pluto, representant le duc d'Alençon :
Tertu pars hhjndi cessit ditissima diti. Et près de Juno, representant Madame, seur du Roy:
Me QUOQUE SCEPTRA MANENT; NUNC SUM VIRGUNCULA JuNO (3).
{Voir planche VII.)
|
|||||
|
|
|||||
|
CCCXC [LXXVII]. ---- POUR REMETTRE LES CoRrS SAINCTZ.
7 et 8 mars i571. (A, fol. 54 v°; B, fol. 56 v°.)
|
|||||
|
|
|||||
|
Le mercredy, septiesme jour de Mars mil vc soixante et unze, lendemain de la joyeuse ct ex-
|
cellente entrée du Roy en sa bonne ville et cité de Paris, et après tant de Iriumphes, manificences et
|
||||
|
|
|||||
|
(l) Voici, d'après un autre document officiel de l'époque, un procès-verbal plus précis de la remise à Charles IX du présent de la Ville : "Lequel present estant dedans son estuy, fut porté au logis du Roy en son Palais; le vn°jour de mars m. v'lxxi; auquel lieu, en sa chambre, en la presence de maistre François Imbert et J. Quetin, notaires au Chastellet, le Prevost des Marchans, accompagné desd. Eschevins et dud. Procureur du Roy et plusieurs autres grans seigneurs et gentilshommes, le présenta aud. seigneur, luy disant : «Sire, voicy un petit present que vos bons cytoyens de vostre bonne ville de Paris vous présentent par moy. Nous savons bien "qu'il n'est tel qu'il vous appartient; mais nous vous supplions en recompense de recevoir noz bonnes volontez et affection, que nous ttvous portons et porterons nous à vostre posterité, avec l'obeissance qui vous est duen. Auquel Prevost des Marchans led. seigneur feist responce qu'il remercioit sa bonne Ville et les cytoyens d'icelle dn present, qu'il recevoit d'aussi bonne volonté qu'il savoit que 1 on luy portoit en sadicte Ville, et qu'il le trouvoit très beau, et qu'il les prioit de continuer tousjours l'affection et obeissance comme l'on avoit faict jusqu'à cc jour. Ce faict, il commanda de le serrer, n {Extrait des dépenses faites à l'entre'» du Roy et de la Royne à Paris, en i5yi> publié par Cimber ct Danjou, Archives curieuses de l'histoire de France, i" série, t. VIII, p. 367.)
(-) Toute cette première partie de la description de la pièce d'orfèvrerie offerte au roi a été publiée par M. Douët d'Arcq, avec les Devis et marchés passés par la Ville pour l'entrée de Charles IX {Revue archéologique, t. V, 1848, 2e partie, p. 665 ). On peut voir dans la relation imprimée, fol. 53 v°, un dessin de ce merveilleux chariot. Le trait un peu grossier ne reproduit pas le fini et l'élégance de l'orfèvrerie de cette époque, mais il donne une idée nette de la composition. Il est reproduit dans la planche VII ci-jointe.
<-> La remise au Roi du présent de la Ville fait partie de la relation de l'entrée de Charles IX, laquelle ne se termine pas ainsi dans le texte imprimé. Son auteur, l'échevin Simon Bouquet, la fait suivre d'une page qui sert da transition entre l'entrée du Roi et celle de la Reine. Comine elle fournit quelques détails intéressants sur les préparatifs de cette seconde cérémonie, nous la donnerons en note au commencement de la relation de celle-ci, au ag mars suivant (n° CCCC1I). Dans le Registre B, il y a une page blanche entre la description du chariot offert au Roi ct la relation de l'entrée de la Reine (fol. 2g5 v°). Dans le Registre A, les deux récits se suivent sans aucune interruption.
vi. 3?
|
|||||
|
|
|||||
|
lUPniUlMUE "AT10..ALI.
|
|||||
|
|
|||||